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12 juin 2008 4 12 /06 /juin /2008 18:07
    Dans le Maramures, le village de Sapanta abrite le Cimitirul Vesel, réputé pour ses croix en bois peintes. Les tombes sont ornées.  Ces croix sculptées, aux couleurs vives, furent créées par  Ioan Stan Patras à partir de 1935. Avant sa mort, il peignit sa propre croix, qu'il compléta d'un autoportrait et d'une longue épitaphe.

Une amie roumaine a fait la traduction, rien que pour vous! Merci Crizantema!



















                                                              Voici la traduction:

Le fondateur du cimetière joyeux, Stan Ion Pătraş (1908 - 1977)

Dès que j’étais petit on m’a appelé Stan Ion   Pătraş.

Et écoutez-moi, braves gens,

Car ce que je vais vous dire, ce n’est pas des mensonges.

Je n'ai jamais voulu faire de mal à personne.

Mais, tant que j’ai pu, j’ai fait du bien à tous ceux qui m’ont demandé de l’aide.

Ah, ce monde, le pauvre,

Il m’a été très difficile d’y vivre….

 

Cette croix que j’ai commandée pour moi-même,

C’est deux de mes élèves qui  l’ont travaillée et ils ont fait ça à mon goût :

Turda Toader

Stan Vasile

Que Dieu les protège.

 

Dès mes 14 ans j’ai dû gagner ma vie.

Je coupais du bois dans la forêt avec ma hache et mon  « ţapin » (c’est un outil – il n’y a pas d’équivalent en français)

C’était un travail dur.

Mon père est parti à la guerre et il n’en est pas revenu.

Et on était  trois petits enfants seuls contre  tous les soucis et les ennuis de la vie.

 

Ah, comme j’aurais voulu vivre encore plus pour avoir le temps d’accomplir mes rêves...


     L'école est finie! Je pars effectuer un dernier voyage dans ce pays qui me plaît tant. A mon retour le 1er juillet, je continuerai ce blog . J'aimerais vous donner envie de découvrir la Roumanie... 

     Pe curând!     Pupuci!

 


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12 juin 2008 4 12 /06 /juin /2008 14:40
    Enclavée au nord-est de la Roumanie, la région du Maramures a été préservée des bouleversements causés au XXème siècle: la collectivisation dans les années 1940, la systématisation sous le régime de Ceausescu durant les années 1980, l'occidentalisation des années 1990...
                                  Pour encore combien de temps ?




 

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12 juin 2008 4 12 /06 /juin /2008 13:30

    Durant quelques jours, accompagnée de ma cousine, j'ai pu admirer des merveilles, au nord-ouest de la Moldavie.

    Le sud de la Bucovine, petit coin de paradis rural, possède quantité d'églises peintes inscrites au Patrimoine mondial de L'Unesco



    Si les transports sont parfois compliqués, certains sont savoureux :
le trenul romantic qui effectue le trajet Vama-Moldovita, passe à 20 km/h le long des maisons et des jardins.



    Les fresques extérieures de ces églises sont typiques de la Bucovine. Ce courant artistique n'a duré que quelques années, au XVIème siècle. Les peintures édifiantes des épisodes emblématiques de la Bible, servent à instruire la population illettrée.
    La plupart des fresques ont conservé leurs couleurs intenses:


les verts de SUCEVITA
                                        les bleus de VORONET
                                                                                 les rouges d' HUMOR.




    Voici quelques détails d'une fresque représentant le Jugement dernier, thème que l'on retrouve sur les murs de chaque monastère:















    Pour finir une scène de combat, avec de multiples détails:



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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 21:49

    Lorsque j'ai annoncé à des Roumains que je comptais visiter leur capitale , j'ai souvent senti un malaise. Bucarest est boudée par une grande partie du pays. Cela s'explique en partie par l'histoire, par la grandeur de cette ville à la circulation automobile assourdissante...
J'ai décidé de me faire ma propre idée, à l'aide de mes guides qui recommandent la visite du " Petit Paris".
   
   Selon la légende, Bucarest aurait été fondée par un berger du nom de Bucur, qui signifie Joie. La ville qui s'étend dans les plaines de la Valachie entre les contreforts des Carpates et le Danube, fut habitée par les Géto-Daces dès 70 avant J.C .
Âge d'or de la ville, le début du XXème siècle vit la construction de grands édifices néoclassiques et de beaux parcs à la française. A la fin des années 30, Bucarest était surnommée le " Petit Paris".

    Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale et un tremblement de terre détruisirent une bonne partie de la ville. Enfin, le réaménagement décidé par Ceausescu au début des années 80 porta le coup de grâce.

 Petite biographie accélérée de Nicolae Ceausescu ( 1918-1989)

   En 1965, il prend la tête du parti communiste. La Roumanie devient alors République socialiste. Rentrant de Chine en 1971, Ceausescu annonce "une lutte plus rigoureuse contre les influences et positions idéologiques bourgeoises". Il faut réduire les importations et développer les exportations vers les pays occidentaux. Le pays endetté s'enfonce dans la misère.
Autre projet fou: la systématisation, qui consiste à homogénéiser le territoire. 8000 villages, la plupart en Transylvanie sont détruits, les habitants sont obligés de se réimplanter ailleurs. 
    En 1984 commence la destruction d'une partie du vieux Bucarest, où même les églises sont rasées. Des sommes insensées furent englouties dans des projets mégalomanes, comme le palais du peuple, appelé aujourd'hui palais du Parlement.

Les Roumains endurèrent les affres d'un quart de siècle de dictature exercée par Ceausescu et sa famille. Des milliers de personnes furent emprisonnées, les libertés sévèrement réprimées par la police secrète du pays: la Securitate.

    En décembre 1989, un procès sommaire condamne à mort les époux Ceausescu.
Depuis 1990, la ville renaît petit à petit: la prise en charge des enfants des rues, la lutte contre la criminalité,la capture des chiens errants,de nouveaux projets architecturaux, etc.
    Aujourd'hui, Bucarest assume son statut de nouvelle capitale  entrée dans l'Union européenne.


   Visiter Bucarest en un jour, c'est faire des choix. La ville est immense, chaque avenue demande 20 minutes de marche...

J'ai  souhaité voir le palais du Parlement qui illustre la folie, la démesure de Ceausescu, deuxième plus grand bâtiment du monde après le Pentagone. Durant la visite, le guide n'arrêtait pas de nous donner les chiffres de ce monstre dont le coût est estimé à 3,3 milliards d'euros:
85 mètres de haut, superficie de 330 000 m², 12 étages, 3100 salles, 60 galleries.....

Voici quelques photos:


    L'intérieur du palais, un des nombreux escaliers en marbre, une salle:

         


























   Depuis l'immense balcon, la vue donne sur le boulevard Unirii, plus large que l'avenue des Champs-Elysées, de quelques centimètres...

   
     Puis j'ai visité à l'arrière du palais du Parlement, le musée national d'Art contemporain, qui a ouvert ses portes en 2004. L'exposition temporaire s'intitulait Animations/fictions. J'ai vraiment apprécié.
La première oeuvre photographiée est celle de Petra Mrzyk & Jean-François Moriceau, Sans-titre, 2004. La deuxième, Le petit serpent, 1999, D'Alain Séchas. Au fond, on devine la bulle immense, Bulle décoincée dans sa bande, 1980, de François Letaillieur.





















    D'autres oeuvres étaient particulièrement subversives, on peut reconnaître dans  cette oeuvre du  MNAC intitulée Triptychos post historicus or  Flowers are not enough, 2008,      les époux Ceausescu:

    

    Enfin, j'ai pu découvrir le magnifique musée du Paysan roumain. Des cartes personnalisent les expositions. J'ai observé la reconstitution d'un intérieur du XIXème siècle, une salle émouvante consacrée aux personnes âgées, une salle de classe, des maisons traditionnelles comme j'ai pu en voir à Sibiu ,en plein air :


  

















   Cette ville réserve de belles surprises, il suffit de vouloir lui consacrer du temps. J'ai découvert ces églises cachées entre les blocs de béton. Elles ont survécu au réaménagement orchestré par Ceausescu!



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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 21:01

                          Buna ziua!

   Durant les vacances de la Pâque orthodoxe, j'ai logé quelques jours chez Eva à Sibiu. Cette ville de Transylvanie est très agréable avec ses maisons colorées. Voici le pont surnommé le pont des Mensonges, d'après les marchands qui faisaient des affaires et les amoureux qui déclaraient leur amour éternel.  




   Elle était autrefois la capitale culturelle des villes saxonnes. Fondée au XIIème siècle sur le cite de Cibinium, ancien village romain, Sibiu est toulours très active. En 2007, Sibiu a été promue Capitale européenne de la Culture, conjointement à Luxembourg.




   Le coeur de la ville se compose de trois places: les Piate Mare (qui signifie la grande place), Mica (la petite), et Huet qui s'emboîtent. Cette photographie a été prise au sommet de la tour du Conseil.




   Peut-être avez-vous remarqué, les maisons typiques de Sibiu sont amusantes, avec leurs petites fenêtres qui saillent des toits rouges. Il semblerait qu'elles nous scrutent...



 

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19 mai 2008 1 19 /05 /mai /2008 20:55

   Bonjour à tous,

   Mon blog reflète jusqu'à présent mes excursions en Roumanie, mais il m'arrive de travailler!
En effet, depuis le 05 mai, j'effectue un stage dans une école à Iasi.
Titu Maiorescu est une école qui regroupe primaire et collège.Elle compte 1380 élèves.
   J'ai rencontré beaucoup de professeurs et tissé des liens surtout avec les profs de français... Les deux questions récurrentes après quelques minutes de discussion étaient les suivantes : 

1) Est-ce que les élèves roumains sont différents des élèves français?
2) Que pensent les français de la Roumanie?

La deuxième question étant beaucoup plus délicate, je reviendrai dans un autre article sur la notion de préjugés.

   Pour répondre à la première question, mes petits élèves de Puylaurens, écoutez-bien:

En Roumanie je n'ai que des élèves modèles, qui écoutent avec attention leur professeur, adorent le français et font systématiquement leurs devoirs.... 

Eh bien, non, la réalité est  autre, je vais vous décevoir :) 
Les élèves, les ados d'Iasi et ceux de Puylaurens se ressemblent fortement : même goût pour les portables, les vêtements même si certains élèves portent l'uniforme, même comportement en classe,etc.
(C'est caricatural, non?! )


Mais il y a bien-sûr quelques différences, mais des différences portant sur le système éducatif.
   Un élève débute l'école primaire à 7 ans par la classe nommée 1ère, puis 2ème, 3ème et 4ème.
   Ensuite, c'est le collège qui dure 4 ans: 5ème, 6ème, 7ème et 8ème.

D'où l'équation suivante:   5èmeB de Puylaurens = 6ème en Roumanie      4èmeC = 7ème 

   Enfin, c'est le lycée pour 4 ans qui se conclut par le baccalauréat:
de la 9ème à la 12ème. 

Les élèves de l'école Titu Maiorescu ont cours essentiellement le matin, de 08H jusqu'au 14H.


   J'ai suivi les cours de cinq professeurs de français: 2 vacataires qui effectuent des remplacements, 2 titulaires et 1 retraité.
En Roumanie, il est très difficile d'obtenir un poste de titulaire car il n'y a plus de poste (beaucoup de suppressions comme en France!) ou alors ce sont des "postes réservés"...
Le plus souvent, les profs doivent passer un concours pour obtenir un remplacement. Et ceci à chaque fois...

  Les cours de français débutent soit en 3ème, donc en primaire, c'est la première langue, soit en 5ème au collège, lorsque le français est la deuxième langue étudiée. Les élèves ont deux heures de français, quatre heures si c'est la langue renforcée.

Un exemple de cours:
Ce matin une classe de 5ème (c'est leur troisième année de français, première langue) étudiait les pronoms personnels compléments indirects: me, te, lui, nous, vous, leur, n'est-ce pas? :) 

   L'école Titu Maiorescu se veut européenne. Ainsi, elle multiplie les contacts et les échanges. Certains élèves sont partis la semaine dernière à Villeneuve D'Ascq, près de Lille. Les élèves français avaient été reçus en janvier.
   Vendredi dernier, une manifestation a eu lieu. Le matin, les élèves de tous les niveaux ont passé des tests nationaux dans certaines matières. L'après-midi était consacrée à l'Europe. Chaque classe avait travaillé sur ce thème important. La Roumanie tout comme la Bulgarie, sont rentrées dans l'Union Européenne en janvier 2007.


La télévision roumaine était là, une intervenante de Bruxelles a longuement discuté avec les classes. Les plus grands sont très enthousiastes quand on évoque le programme ERASMUS, c'est-à-dire de venir étudier dans une université, faire un stage à l'étranger. C'est ce que je fais et ce que je vous souhaite à tous!

Consultez les autres blogs créés par mes amies et collègues qui sont dans la même situation ( Cf. liens) :
Eva est aussi en Roumanie à Sibiu, Charlotte est à Copenhague, Stéphanie et Caroline à Rotterdam, Cathy à Madrid et Fabienne à Barcelone!

   De nombreux enfants roumains connaissent cette Europe autrement. Je vais vous faire part d'une différence de taille, qui m'a beaucoup émue. Dans le département d'Iasi, les parents de 2000 enfants sont partis travailler à l'étranger, les salaires étant beaucoup plus élevés qu'en Roumanie (la plupart en Italie pour la proximité géographique et la langue très proche du roumain). Certains partent un an, d'autres plusieurs années, et d'autres ne reviennent pas. Les enfants sont pris en charge par les grands-parents, les tantes,etc. Beaucoup d'enfants souffrent de cet éloignement et se retrouvent livrés à eux-mêmes. 

  Je donne plusieurs cours de civilisation au collège, en français, bien-sûr: présentation de Toulouse, de Paris, des fêtes et des cérémonies en France, la gastronomie. La semaine prochaine j'interviendrai dans un lycée.
Je prends des cours de roumain et je découvre la littérature roumaine.Mais il me reste tant à faire...

   J'espère que cette description du système éducatif vous éclaire.
N'hésitez pas à me poser vos questions!

La revedere!
 


  

 

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 22:03

   Depuis que l'écrivain irlandais Bram Stoker a rendu célèbre Vlad Ţepeş à travers sa fiction romanesque, le personnage historique a été effacé au bénéfice du comte Dracula, un vampire assoiffé de sang. Bram Stoker aurait demandé à l'un de ses amis de lui fournir des éléments pour créer son personnage. C'est ainsi qu'il aurait eu connaissance de l'Empaleur, surnommé également Dracula, la source principale de son roman.
   Le récit se passe en majeure partie dans les Carpates bien que Bram Stoker ne se soit jamais rendu en Transylvanie. Le personnage de Dracula est né en 1897, dans le roman éponyme écrit sous forme de lettres.

   Voici un extrait de Dracula, issu d'un site où vous avez accès à l'intégralité du roman de Bram Stoker: 

  http://www.ebooksgratuits.com/ebooks.php?auteur=stoker_bram

 
   À Londres, quelques moments de loisir m’avaient permis d’aller au British Museum, et à la bibliothèque j’avais consulté des cartes de géographie et des livres traitant de la Transylvanie ; il me paraissait intéressant de connaître certaines choses du pays puisque j’aurais affaire à un gentilhomme de là-bas. Je m’en rendis compte ; la région dont il parlait dans ses lettres était située à l’est du pays, à la frontière des trois États – Transylvanie, Moldavie, Bucovine – dans les Carpates. Une des parties de l’Europe les moins connues, et les plus sauvages. Mais aucun livre, aucune carte ne put me renseigner sur l’endroit exact où se trouvait le château du comte Dracula, car il n’existe aucune carte détaillée de ce pays. Mes recherches m’apprirent toutefois que Bistritz où, me disait le comte Dracula, je devrais prendre la diligence, était une vieille petite ville, très connue. Je noterais là mes principales impressions, cela me rafraîchira la mémoire quand je parlerai de mes voyages à Mina.

    Quatre races se sont implantées en Transylvanie : au sud, les Saxons auxquels se sont mêlés des Valaques qui eux-mêmes descendent des Daces, à l’ouest, les Magyars ; à l’est et au nord, enfin, les Szeklers. C’est parmi ceux-ci que je dois séjourner. Ils prétendent descendre d’Attila et des Huns. Peut-être est-ce vrai, car lorsque les Magyars conquirent le pays au XIesiècle, ils y trouvèrent les Huns déjà établis. Il paraît que toutes les superstitions du monde se retrouvent dans les Carpates, et ne manquent pas de faire bouillonner l’imagination populaire. S’il en est ainsi, mon séjour pourra être des plus intéressants. (Je ne manquerai pas d’interroger le comte au sujet de ces nombreuses superstitions.)

 

   Je dormis mal ; non que mon lit ne fût pas confortable, mais je fis toutes sortes de rêves étranges. Un chien ne cessa, durant toute la nuit, de hurler sous ma fenêtre : est-ce la cause de mon insomnie, ou fût-ce le paprika ? car j’eus beau boire toute l’eau de ma carafe, la soif me desséchait toujours la gorge. Vers le matin, enfin, je me suis sans doute profondément endormi, car je me suis réveillé en entendant frapper à ma porte, et il me sembla qu’on devait frapper depuis longtemps. Au petit déjeuner, j’eus à nouveau du paprika, ainsi qu’une espèce de porridge fait de farine de maïs qu’on appelle mamaliga, et d’aubergines farcies – plat excellent qui porte le nom de impletata. (J’en ai noté également la recette pour Mina). Je déjeunai en hâte, car le train partait quelques minutes avant huit heures ; ou, plus exactement, il aurait dû partir quelques minutes avant huit heures mais, lorsque, après une véritable course, j’arrivai à la gare à sept heures et demie, j’attendis plus d’une heure dans le compartiment où je m’étais installé, avant que le train ne démarrât. Il me semble que plus on va vers l’est, plus les trains ont du retard. Qu’est-ce que cela doit être en Chine !

 

   Nous roulâmes toute la journée à travers un fort beau pays, d’aspects variés. Tantôt nous apercevions soit des petites villes, soit des châteaux juchés au sommet de collines escarpées, comme on en voit représentés dans les anciens missels ; tantôt nous longions des cours d’eau plus ou moins importants, mais qui tous, à en juger par les larges parapets de pierre qui les bordent, sont sans doute sujets à de fortes crues. À chaque gare où nous nous arrêtions, les quais fourmillaient de gens vêtus de costumes de toutes sortes. Les uns ressemblaient tout simplement à des paysans comme on en voit chez nous ou en France ou en Allemagne -Ils portaient des vestes courtes sur des pantalons de coupe assez grossière, et des chapeaux ronds ; mais d’autres groupes étaient des plus pittoresques. Les femmes paraissaient jolies pour autant que vous ne les voyiez pas de trop près, mais la plupart étaient si fortes qu’elles n’avaient pour ainsi dire pas de taille. Toutes portaient de volumineuses manches blanches et de larges ceintures garnies de bandes de tissus d’autres couleurs, et qui flottaient tout autour d’elles, au-dessus de leurs jupes. Les Slovaques étaient bien les plus étranges de tous, avec leurs grands chapeaux de cow-boy, leurs pantalons bouffants d’un blanc sale, leurs chemises de lin blanc et leurs lourdes ceintures de cuir, hautes de près d’un pied et cloutées de cuivre. Ils étaient chaussés de hautes bottes dans lesquelles ils rentraient le bas de leurs pantalons ; leurs longs cheveux noirs et leurs épaisses moustaches noires ajoutaient encore à leur aspect pittoresque mais sans leur donner, en vérité, un air très agréable. Si j’avais voyagé en diligence, je les aurais pris aisément pour des brigands, bien que, m’a-t-on dit, ils ne fassent jamais de mal à personne ; au contraire, ils sont plutôt pusillanimes.

 

   Il faisait déjà nuit lorsque nous arrivâmes à Bistritz qui, je l’ai dit, est une vieille ville au passé intéressant. Située presque à la frontière – en effet, en quittant Bistritz, il suffit de franchir le col de Borgo pour arriver en Bucovine –, elle a connu des périodes orageuses dont elle porte encore les marques. Il y a cinquante ans, de grands incendies la ravagèrent coup sur coup. Au début du XVIIe siècle, elle avait soutenu un siège de trois semaines, perdu treize mille de ses habitants, sans parler de ceux qui tombèrent victimes de la famine et de la maladie.

 

   Le comte Dracula m’avait indiqué l’hôtel de la Couronne d’or ; je fus ravi de voir que c’était une très vieille maison, car, naturellement, je souhaitais connaître, autant que possible, les coutumes du pays. De toute évidence, on m’attendait : lorsque j’arrivai devant la porte, je me trouvai en face d’une femme d’un certain âge, au visage plaisant, habillée comme les paysannes de l’endroit d’une blouse blanche et d’un long tablier de couleur, qui enveloppait et moulait le corps. Elle s’inclina et me demanda aussitôt :

 

– Vous êtes le monsieur Anglais ?

 

– Oui, répondis-je, Jonathan Harker.

 

Elle sourit et dit quelque chose à un homme en manches de chemise qui l’avait suivie. Il disparut, mais revint aussitôt et me tendit une lettre. Voici ce que je lus :

 

« Mon ami,

 

« Soyez le bienvenu dans les Carpates. Je vous attends avec impatience. Dormez bien cette nuit. La diligence part pour la Bucovine demain après-midi à trois heures ; votre place est retenue. Ma voiture vous attendra au col de Borgo pour vous amener jusqu’ici. J’espère que depuis Londres votre voyage s’est bien passé et que vous vous féliciterez de votre séjour dans mon beau pays.

 

« Très amicalement,

 

« DRACULA »

 

 

 

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 20:33

  Vlad Ţepeş (prononcez Tsepech, qui signifie l'empaleur), né en 1431 à Sighisoara, régna sur la Valachie en 1448, puis de 1456 à 1462, et en 1476. Au début du XVème, cette province était dirigée par des Voïvodes, terme désignant un titre de noblesse et une fonction administrative de Gouverneur.
   Vlad Ţepeş était également surnommé Dracula. Pourquoi? L'histoire est simple...
Son père, Vlad II, avait été un chevalier décoré de l'Ordre des Dragons par Sigismund de Luxembourg, empereur du Saint Empire Romain Germanique. Cet ordre se battait contre les Turcs. C'est ainsi que pour les Roumains, Vlad II devint le "drac", c'est-à-dire le "dragon". Mais "drac" signifie également "démon".
Ainsi tout naturellement, Vlad III l'Empaleur, fut surnommé par son père: "Draculea", littéralement "fils du dragon".
 

Vlad III l'Empaleur                        Libelle de 1462 représentant Vlad Ţepeş.jpg 

   Vlad Ţepeş est considéré par de nombreux Roumains comme un héros national. Il avait d'incontestables qualités pour gouverner. Mais il était impitoyable et ses méthodes étaient d'une cruauté sans bornes. Rendu célèbre par certaines méthodes : décapiter, enterrer vivant, ébouillanter, et bien-sûr,empaler ses victimes... Dans l'Europe médiévale, ces méthodes étaient relativement courantes.






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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 19:25

   Impossible d'éviter Dracula en Roumanie! La draculomania est bien présente dans chaque ville de Transylvanie.


   Qui est-il? Le nom de Dracula recoupe deux figures, d'une part un homme important pour l'histoire de la Roumanie, d'autre part un personnage de roman. La réalité historique et le mythe littéraire sont liés.  

   En effet, Vlad Ţepeş  , prince de Valachie du XVème siècle est très souvent assimilé au personnage du comte Dracula.

   L'association de ces deux figures, l'une historique Vlad Ţepeş , l'autre romanesque Dracula  
, est un pur produit de l'imagination populaire!

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 18:35

   A 18 km de Brasnov se situe la forteresse de Rasnov(on prononce Rèchnov). Par conséquent, j'ai pu la visiter après le château de Bran. Les ruines en partie restaurées datent du XIIIème siècle. Elles se dressent au sommet d'une colline.





    La forteresse fut construite par les chevaliers teutoniques pour se protéger des Turcs et des Tatars. A peine achevée, elle subit son premier assaut par les Tatars en 1335. Elle fut abandonnée en 1850.





   Ce site est beaucoup moins touristique que Bran. C'est bien appréciable!


 
Un petit musée expose des gravures de torture, des objets de chevalerie.




Un puits de 146 mètres fut creusé par des prisonniers turcs au XVIIème siècle, à qui l'on avait promis la liberté à la fin des travaux qui durèrent 17 ans! 
 
                                                                                                                                      
                                                                 
                                                                  
La vue sur la montagne m'a beaucoup plu:


                                                    














 

 



 

 

 

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